Par Antoine Gence, Chargé de projets chez Familles en affaires 

L’après Familles en affaires, au sein de sa famille en affaires

Nous sommes heureux de vous présenter le parcours de relève de Mélissa Laflamme-Ouellet. Mélissa était chargée de projets pour Familles en affaires – HEC Montréal jusqu’à juin 2021, date à laquelle elle a rejoint l’entreprise familiale.

1) L’Histoire de l’entreprise familiale et son développement

Le projet familial commence au milieu des années 80 avec la volonté d’André Ouellet (grand-père de Mélissa) et de son gendre, Sylvain Laflamme (père de Mélissa) de se lancer en affaires. André, alors comptable dans une société de transport, il constate que les marchandises alimentaires brisées sont rachetées par les transporteurs qui ne savent toutefois pas comment valoriser ces marchandises. C’est face à cette constatation qu’il a l’idée d’acheter ces stocks de marchandises alimentaires brisées aux transporteurs et de les revendre à petit prix. Ainsi, André et Sylvain décident de lancer « Surplus Ouellet » en 1988, un magasin alimentaire dans la ville de Québec. Dès le début de cette nouvelle aventure entrepreneuriale, le caractère familial de l’entreprise est présent puisque plusieurs membres de la famille (grand-mère et tante) s’impliquent pour faire fonctionner le magasin. En 2008, André a fait le constat que l’épicerie et ses activités sont bien structurées grâce à son gendre à qui il proposa de lui vendre l’ensemble de ses parts, afin de pouvoir prendre sa retraite. Pour Sylvain qui venait de prendre le contrôle de l’entreprise familiale, la conservation de l’activité par les membres de la famille n’était pas une priorité. Il encouragea davantage ses enfants à faire des études et à faire carrière dans des secteurs plus lucratifs et avec de meilleures conditions de travail. 

C’est en 2016 qu’une opportunité de se développer dans des locaux plus grands a poussé le dialogue dans la famille. En effet, Mélissa, alors âgé de 26 ans, ne s’imagina pas prendre en charge ce nouveau projet seul. Toutefois, Jean-François, le frère de Mélissa, était très intéressé par le potentiel que représentait cet agrandissement. Il décida donc de rejoindre l’entreprise en 2016 pour épauler son père dans ce projet. En plus de déménager les activités de l’entreprise dans le nouveau local trois fois plus grand, l’image de marque fut retravaillée, l’épicerie est alors renommée Panier Extra. Mélissa, alors même qu’elle travaillait dans une autre entreprise, elle a participé au développement du site web, des réseaux sociaux et des campagnes publicitaires. Ses efforts en communication assurent une belle croissance et un bon positionnement de l’entreprise auprès des familles de Québec.

2) Le parcours de Mélissa

En terminant son baccalauréat en administration de l’Université Laval en 2012, Mélissa n’avait pas l’objectif de joindre l’entreprise familiale. Elle occupa différents postes où elle a acquis plusieurs compétences telles que la gestion d’un CRM, la communication interne et externe et le développement de site web. C’est à travers son expérience de chargée de projet chez Familles en affaires qu’elle suit des ateliers et des formations sur le repreneuriat familial qui lui permettent de reconsidérer l’entreprise familiale comme une avenue professionnelle intéressante. Il est cependant clair pour Mélissa qu’elle ne joindrait pas l‘entreprise familiale en l’état, mais elle était motivée par l’idée de créer un projet commun en famille. C’est en 2020 qu’une opportunité d’acheter une nouvelle épicerie (Marché Bonichoix) se présente à la famille. Cette acquisition amenait de nouveaux défis auxquels Mélissa s’identifiait, c’est donc en 2021 que Mélissa décida de faire le saut dans l’aventure familiale en participant à l’acquisition de cette nouvelle épicerie avec son père et son frère. C’est en juin 2021 qu’elle les rejoint à temps plein. Mis à part le soutien fiscal et juridique lors de l’acquisition de la nouvelle entité, la famille ne s’est pas fait accompagner dans le processus de transfert. Mélissa riche de son parcours chez Familles en affaires – HEC Montréal, elle partage ses apprentissages à son frère et à son père pour assurer le bon déroulement du transfert. À titre personnel, elle se fait aussi accompagner par un mentor de Réseau mentorat qui est lui-même issu d’une famille en affaires et qui l’aide à gérer les enjeux et les doutes qu’elle peut rencontrer. Dès son intégration dans l’entreprise familiale, Mélissa souhaitait se familiariser avec l’ensemble des activités de l’entreprise afin de bien comprendre le fonctionnement d’une épicerie et l’étendue des processus à faire évoluer, afin de bâtir sa légitimité. Toutefois, le transfert de connaissance entre son père et elle demeure un défi important, car comme beaucoup d’entrepreneurs, Sylvain a beaucoup de connaissances sur le fonctionnement de l’entreprise que lui seul connaît et qui ne sont pas ou très peu documentés. Un des mandats sur lesquels travaille Mélissa portait donc sur la définition et l’enregistrement de ces processus. Rapidement après son arrivée dans l’entreprise, une situation a fait en sorte que Mélissa a dû gérer deux épiceries en même temps pendant plusieurs mois. Bien que cet épisode fût éprouvant à gérer, cette épreuve a été très formatrice pour elle et a renforcé sa crédibilité auprès des parties prenantes. Aujourd’hui, après quelques mois à apprendre à travailler avec son père et son frère, Mélissa est heureuse de dire qu’elle partage une profonde complicité et une belle complémentarité professionnelle avec son frère. En effet, il est très centré sur les opérations et les activités de « plancher » alors qu’elle est très organisée et a de bonnes habiletés de gestion. Ensemble, ils forment une équipe soudée prête à relever les défis d’avenir de l’entreprise.

3) La vision d’avenir

L’objectif de Mélissa, dans les prochaines années, va être d’assurer le transfert des connaissances de son père pour lui permettre de prendre une retraite bien méritée. Elle souhaite, par la suite, utiliser ses expertises en gestion, développées lors de ses expériences professionnelles précédentes, afin de les mettre à profit de l’entreprise familiale. Cette professionnalisation des activités est une priorité pour eux, afin de dépasser le seuil de développement qu’ils ont atteint et assurer une croissance à long terme. Enfin, pour structurer le risque lié à leur activité, ils planifient aussi la création d’une société immobilière afin de sortir les actifs immobiliers de l’entreprise.

Nous souhaitons nos plus sincères souhaits de réussite à Mélissa et à son frère dans leur projet de reprise !