Par Annie Veilleux, directrice de Familles en affaires 

Les événements mondiaux Summit of Minds, propulsés par le Monthly Barometer, sont conçus autour de programmes soigneusement conçus, remplis d’idées exploitables issues de conférenciers exceptionnels. Les Summit of Minds favorisent une atmosphère informelle de confiance mutuelle, dans laquelle les participants peuvent s’engager dans une conversation ouverte qui s’attaque aux problèmes critiques du monde d’aujourd’hui. La créativité et l’énergie des Summit of Minds sont renforcées par une offre unique d’activités expérientielles, autant en nature qu’à l’intérieur d’un lieu choisi, avec le bien-être au cœur, créant un impact sur la capacité à prendre de meilleures décisions, à la fois personnelles et professionnelles.

Le Monthly Barometer, en partenariat avec la Fondation des familles entrepreneuriales et le Family Business Network Canada, ont mis sur pied le Families Summit of minds au Québec, dont la 1ère édition avait lieu en novembre 2019 à l’Hôtel & Spa Le Germain Charlevoix.

La seconde édition, pandémie de COVID-19 oblige, s’est tenue de façon virtuelle les 20 et 21 novembre 2020. J’ai eu le privilège d’assister aux divers ateliers, et voici mes « 5 perles » en rafale !

  • Il est temps que les familles en affaires – les entreprises familiales – soient moins discrètes! Elles doivent promouvoir les grandes forces qui font d’elles des leaders de la continuité et de la pérennité, telle que : nourrir des relations authentiques avec les parties prenantes qui les accompagnent depuis tant d’années et avec qui elles partagent des valeurs similaires, capables de patience et de compréhension en temps de crise, du fait qu’elles ne misent pas que sur le profit à court terme, mais bien sur une relation à long terme! Le capital « patient » doit être la nouvelle norme, et les entreprises familiales doivent en être les porte-paroles et les promoteurs.

  • Les grandes crises rappellent à quel point les entreprises familiales sont résilientes, parce qu’elles cultivent l’esprit entrepreneurial, initient l’innovation patiente, et capturent les occasions d’affaires. Lorsqu’une famille partage un objectif qui dépasse les individus et l’entreprise, il peut y avoir une plus grande propension pour l’entreprise à perdurer. Si votre famille cherche un sens, interrogez-vous à l’aide de ces 3 questions: « pourquoi, pour quoi, et pour qui voulons-nous rester ensemble dans les dix prochaines années? » (Antoine Mayaud, Association familiale Mulliez)

  • Un rôle primordial de la gouvernance (conseil d’administration, comité consultatif, conseil de famille) est celui d’être un « conseiller qui anticipe le pire », pour s’y préparer! Plutôt que de nier une réalité annoncée, il faut planifier notre réponse à celle-ci : « la chance préfère celles et ceux qui se préparent ! » Trop souvent, nous ne sommes pas en mesure de franchir les frontières de nos connaissances et de nos expériences…voilà pourquoi il est difficile d’anticiper…d’où l’importance de faire appel à des membres externes à la famille pour siéger aux différents comités de la gouvernance. « Le biais d’optimisme, où nous repoussons la pensée alarmiste, est toujours en jeu. L’heure est à la paranoïa productive». Les membres des forums de gouvernance doivent poser des questions honnêtes ; une entreprise familiale durable peut faire face à la brutalité des faits!

  • Les familles en affaires – les entreprises familiales – développent de plus en plus une vision holistique (elles s’inscrivent dans un tout), dont le principal catalyseur est la frugalité. L’optimisation des ressources (incluant les efforts, le temps, et les informations) est une stratégie promue. La croissance à tout prix est en perte de vitesse; pour faire des choix plus responsables, les entreprises familiales cherchent le sens à donner à la croissance. Bien que nous soyons « condamnés » à la croissance (la population croît!), plusieurs entreprises familiales ont développé au fil du temps la consommation responsable, les investissements responsables, et la distribution responsable de la richesse. La question clé est la suivante: pour qui la « modération » est-elle une menace, et pour qui est-elle une opportunité?

  • Pour être en mesure de prendre soin des autres, je dois d’abord prendre soin de moi, le repreneur. Peu importe la « grandeur » des personnages de la génération sénior, il faut que je grandisse comme repreneur à mon propre rythme…Est-ce que l’histoire à laquelle je participe comme repreneur est la mienne, ou bien celle que l’on me raconte depuis des années? Est-ce que je fais partie, comme repreneur, de ma propre histoire? Sinon, je peux la transformer pour qu’elle soit mienne, plutôt que d’être dans le blâme – l’importance de la connaissance de soi!