L’enquête statistique sur les entreprises familiales québécoises 

Le tout premier Album de familles, de Familles en affaires HEC Montréal, est lancé ! Étant la plus grandeenquête statistique sur les entreprises familiales québécoises, l’édition de 2020 a su regrouper 443 entreprises familiales dans le but de mieux faire connaître les entreprises familiales québécoises. « Cette enquête est la plus grande jamais réalisée au Québec dans tous les secteurs et dans toutes les régions du Québec. Les entreprises familiales représentent plus de ⅔ des entreprises et sont un pilier essentiel de notre économie », introduit Federico Pasin, directeur de HEC Montréal. « Les entreprises familiales ont un apport considérable dans la vitalité du milieu des affaires québécois et pour cette raison, il est important de s’intéresser à cette réalité et de comprendre cet environnement dans lequel elles évoluent », affirme Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie et de l’Innovation.

Pourquoi l’Album de familles est une enquête statistique si importante ?

Vincent Lecorne, président-directeur général du Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) explique qu’ « on doit alimenter l’ensemble de l’écosystème sur l’importance des entreprises familiales. Les statistiques rappellent de continuer à sensibiliser sur plusieurs aspects » de la réalité des entreprises familiales. « Avec cet Album de familles, on met à disposition non seulement des statistiques, mais aussi des conseils, des recommandations », ajoute Helen Antoniou, coach en leadership et auteure. « C’est un outil qui devrait bénéficier à toutes les entreprises familiales au Québec ; c’est neutre et c’est pertinent», renchérit Chanel Alepin, avocate chez Alepin Gauthier Avocats.

Lors du lancement virtuel organisé par Familles en Affaires, les résultats de l’enquête ont été présentés et les faits saillants ont été analysés par des experts. Voici quelques éléments clés à retenir.

Un transfert de propriété et de capital-actions à deux rythmes

Les faits saillants de l’étude démontrent une différence dans la structure de capital entre la première et la deuxième génération. Quant à la propriété de l’entreprise familiale, le poste de directeur général est occupé à 46 % par la deuxième génération et à 32 % par la première génération. Toutefois, c’est le portrait inverse au niveau du capital-actions. En effet, la deuxième génération possède des actions de l’entreprise familiale à 37 % et la première génération à 48 %. Isabelle Le Breton-Miller, professeure titulaire au département de management à HEC Montréal et titulaire de la Chaire sur la relève et sur l’entreprise familiale, explique que cette différence peut être en lien avec le fait qu’on prend une photo statique au moment de l’enquête et qu’on voit un transfert des actions qui n’est peut-être pas encore complété. Le transfert de propriété de l’entreprise familiale et du capital-actions « ne se fait pas toujours dans un même tempo », ajoute-t-elle. Il est réaliste d’envisager que le transfert des actions est progressif et « il y a de bonnes raisons de faire le transfert d’actions à un certain rythme ; c’est un long processus », poursuit-elle.

81 % des entreprises familiales n’ouvrent pas le capital à l’externe de la famille

19 % des entreprises familiales sondées ont un actionnaire externe à la famille propriétaire et parmi ces actionnaires externes, 58 % sont des employés de l’entreprise. « On doit toujours se poser la question : pourquoi on ouvre le capital ? Qu’est-ce qui se cache derrière ça ? »,  introduit Isabelle Le Breton-Miller. « Des fois, on sent qu’on doit ouvrir le capital pour fidéliser certains employés clés qu’on juge qu’ils sont nécessaires dans l’équipe de repreneuriat », affirme Chanel Alepin. Il y a à la fois un enjeu de fidélisation, mais aussi de complémentarité de l’équipe de gestion. En effet, « est-ce qu’on a assez de frères et soeurs pour reprendre ? Est-ce qu’il nous manque quelqu’un clé autour de nous, aussi dévoué que nous pour reprendre ? », poursuit-elle. Le style de vie et la conciliation travail-famille des générations ne sont pas similaires ; le contexte de repreneuriat est un facteur important à considérer dans les décisions liées à la structure du capital-actions.

Les femmes sont représentées en sous-nombre dans les entreprises familiales 

Les faits saillants de l’enquête démontrent que les femmes sont représentées en sous-nombre (27 %) dans les conseils d’administration et dans les comités consultatifs ainsi que dans la direction générale (20 %). Ce contexte sera mieux traité « quand il va y avoir une masse critique de femmes à des postes de gestion et de responsabilités et aussi lorsqu’il y aura une meilleure compréhension qu’on peut adapter les systèmes et aboutir aux mêmes critères de performance, de capacité et d’innovation », explique Tania Saba, autrice, conférencière et professeure titulaire de la Chaire BMO en diversité et gouvernance à l’Université de Montréal, .

Cette enquête statistique constitue une source d’informations utiles et pertinentes pour comprendre le portrait des entreprises familiales au Québec. L’Album de familles amène une compréhension approfondie de la réalité des familles entrepreneuriales.

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Écouter le lancement de l’Album de familles édition 2020