Inévitablement, les temps troubles que nous subissons en confinement m’amènent à des réflexions, tant personnelles que professionnelles. Si j’avais tendance à l’introspection en temps normal, celle-ci est multipliée par mille ces jours-ci!

Or donc, l’autre jour, je me suis questionnée à savoir si les avantages tant cités d’être une famille en affaires aidaient véritablement les entreprises familiales en ces temps de bouleversements sans précédent liés à la Covid-19? En quoi le fait d’être en affaires, en famille, permettra aux entreprises de passer à travers ces moments, et d’y survivre?

Être une famille en affaires procure d’entrée de jeu un capital humain loyal et dévoué, capable d’efforts soutenus, en plus des complémentarités exacerbées des forces de chacun en temps de crise. En temps « normal », les entreprises familiales sont reconnues pour leur gestion à long terme, faisant preuve de « capital patient ». L’urgence de la pandémie appelle le caractère innovant et résilient de la famille en affaires. Dès lors, on parle du capital de « survivabilité » des entreprises familiales. Ainsi, il n’est pas rare de voir les membres de la famille réduire leur rémunération, laisser plus d’argent dans l’entreprise, voire même réinvestir, afin de s’assurer de « passer au travers » et ainsi poursuivre le rêve.

De plus, les familles en affaires ont bâti des relations stables, basées sur la confiance, avec un réseau touffu de partenaires et de fournisseurs; leurs connexions authentiques permettront de négocier des arrangements pour que tous y gagnent, le temps venu du retour à une certaine normalité.

Mais…est-ce vraiment vrai, tout ça, me suis-je demandée??

En faisant quelques recherches, j’ai trouvé une étude réalisée par PwC, « L’entreprise familiale, un modèle durable,  Family Business Survey – France – mars 2011 »[1]. Celle-ci cerne les spécificités des entreprises familiales françaises, pour comprendre comment elles ont résisté à la crise de 2008 – 2009.

En vrac, voici quelques résultats qui me donnent raison de croire que les caractéristiques des familles en affaires sont réellement des avantages pour traverser ces chambardements sans précédent (voir particulièrement les pages 20 à 24 de l’étude) :

  • 67 % des dirigeants interrogés déclarent que le caractère familial a permis aux dirigeants des entreprises familiales de mieux traverser la crise récente (2008 – 2009).
  • La crise (2008 – 2009) a démontré que l’entreprise familiale était capable de s’adapter rapidement et de réagir.
  • Quelques facteurs clés mis de l’avant par les dirigeants :
  • La gouvernance de l’entreprise.
  • la cohésion et la solidarité entre la direction et les salariés.
  • La qualité des relations clients et fournisseurs.
  • La modification du business plan, une décision vitale pour plusieurs.
  • L’absence, ou presque, de pression des actionnaires.
  • La trésorerie, un souci devenu permanent.

Sans vouloir minimiser tous les drames qui se jouent présentement au quotidien, j’ose espérer que ces quelques réflexions vous auront permis l’espoir d’entrevoir les jours meilleurs…sachant que d’autres, avant nous, ont survécu à des moments troubles.

En terminant, je vous cite les paroles d’une chanson des Colocs qui m’accompagnent depuis plusieurs années, souvent dans les instants de vie plus difficiles : « la vie c’est court mais c’est long des p’tits boutes »[2]…Nous sommes donc collectivement et personnellement dans un « long p’tit boute », qui va finir par achever!

Sincèrement, et bon courage à vous tous,

Annie

 

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[1] https://www.pwc.com/gx/en/pwc-family-business-survey/assets/fbs_2010_11_fr.pdf

[2] https://www.paroles-musique.com/paroles-Les_Colocs-Le_Repondeur-lyrics,p39240