Lors du SPINE, le premier Sommet de l’intrapreneuriat au Québec, Familles en affaires HEC Montréal a conduit un atelier pour démontrer les dynamiques intrapreneuriales en contexte d’entreprise familiale. Les déclencheurs de l’éveil entrepreneurial des repreneurs ont été abordés par deux familles en affaires :

  • Pierre Thibault, fondateur de l’Atelier Thibault, une agence d’architecture spécialisée en conception d’espace;
  • Vyckie Vaillancourt, repreneure de 7ième génération de Ferme Vaillancourt, et fondatrice de O’Citrus, première entreprise de production locale d’agrumes fins sous serre au Québec.

 

L’intrapreneuriat et les déclencheurs de l’éveil entrepreneurial

L’intrapreneuriat met en place les conditions favorables pour développer l’intérêt entrepreneurial de la relève. Un projet à l’image du repreneur permet de créer une certaine distance avec l’entreprise familiale tout en octroyant une expérience avec les ressources de l’entreprise, avec le réseau de contacts de la famille et les différents cheminements de carrière à l’interne. De telles initiatives favorisent la préparation de la relève et le développement de la fibre entrepreneuriale. Voici quatre déclencheurs de l’éveil entrepreneurial qui ont émergé de cet atelier thématique.

  1. La liberté de choix : assumer ses choix de carrière et faire face à la pression familiale

Après six générations, la pression de reprendre l’entreprise s’est fait sentir, explique Vyckie Vaillancourt : « un jour, mon père m’a dit : si jamais ce n’est pas toi, c’est une pancarte devant la ferme. » Vyckie ajoute que ce n’était pas un ultimatum, mais davantage un constat, étant enfant unique! Une enquête de EY indique qu’au Canada, seulement 3.9% des jeunes issus de familles en affaires veulent reprendre l’entreprise après avoir terminé leurs études. Alors que 5 ans après avoir terminé leurs études, 6.5% des étudiants issus de familles en affaires démontrent une intention de reprise de l’entreprise familiale. La liberté de choix et l’acquisition d’expériences hors de l’entreprise familiale sont suggérées. « Il faut accompagner, il ne faut pas mettre le poids sur un enfant. C’est mieux qu’il fasse par lui-même ses choix et découvre par une autre façon. On crée des conditions par lesquelles l’enfant puisse faire le meilleur choix. Il doit développer son plein potentiel. »  explique Pierre Thibault.

2. L’ouverture : explorer d’autres secteurs d’activités ou d’entreprises avant le repreneuriat

Mme Vaillancourt précise que le déclenchement de l’éveil entrepreneurial peut être très long et qu’il est en effet important d’explorer d’autres cheminements de carrière : « Je viens d’une famille maraîchère, donc j’ai grandi sur la ferme. J’ai fait mes études en relations publiques et je ne voulais rien savoir [de l’entrepreneuriat] à ce moment-là. J’ai travaillé dans le domaine [de relations publiques] pendant 7 ans. Ça quand même été long, mon déclic. Ça m’a pris 27 ans avant de prendre ma décision. « 

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3. L’apprentissage : développer une dynamique entrepreneuriale dès le plus jeune âge

M. Thibault explique que « tout commence bien avant (l’âge de faire un choix), ce n’est pas au moment où tu es prêt de faire un choix de carrière. C’est bien avant que la dynamique s’installe. » Cultiver la fibre entrepreneuriale s’installe dès le plus jeune âge. Par exemple, le fils de M. Thibault a été intéressé à consulter les états financiers de l’entreprise, il n’avait que 14 ans. « Il s’intéressait déjà aux chiffres; il posait des questions et il a fait des recommandations pertinentes et qui ont même eu un effet quand même important sur la croissance. » affirme avec étonnement M. Thibault. Ça prend de l’ouverture et un niveau de confiance pour partager les connaissances et ainsi préparer les repreneurs. L’apprentissage venant de l’un et de l’autre, l’apport financier et le partage du réseau sont trois éléments favorables au développement de la dynamique entrepreneuriale.

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4. L’entrepreneurship : trouver un sens personnel

Mme Vaillancourt a suivi des études en entrepreneuriat, car elle s’est dit : « Si jamais je reprends une ferme, je n’ai jamais géré de business de toute ma vie. Il faut au moins que je m’outille un petit peu. » Suite à son projet final d’étude en entrepreneuriat à HEC Montréal, Mme Vaillancourt a développé un projet intrapreneurial qui lui a permis de trouver un sens personnel à la reprise de l’entreprise familiale. « J’ai trouvé une valorisation par mon projet, ce n’est pas celui de mes parents, c’est mon projet. Ça m’a montré que j’ai les outils et les capacités pour conduire moi-même une entreprise. » a-t-elle affirmé.

Annie Veilleux, directrice de Familles en affaires HEC Montréal, renchérit que « créer un projet intrapreneurial pour un repreneur dans une entreprise familiale, ça lui permet vraiment de sentir toute la puissance de l’entrepreneurship et ça lui permet de gagner en crédibilité, en légitimité, et en leadership au sein de l’entreprise. » L’intrapreneuriat est ainsi un levier de l’éveil entrepreneurial qui favorise la liberté de choix, l’ouverture, l’apprentissage et l’entrepreneurship. Mme Veilleux conclut que « l’intrapreneuriat est un mouvement de créativité et d’innovation pour sortir de sa zone de confort, autant pour les intrapreneurs que pour les personnes qui les accompagnent. Ça permet aussi à l’entreprise d’évoluer avec des projets novateurs pour se remettre ou s’assurer d’être en cohérence avec l’environnement.» L’intrapreneuriat active ainsi le développement d’une plus-value à l’entreprise familiale existante.

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